Réussir la cession de son entreprise étape par étape

Est-ce le bon moment pour vendre son entreprise ?

Votre décision est (presque) prise : vous souhaitez transmettre votre entreprise… Pour commencer, menez une réflexion approfondie sur votre projet et sur vos motivations à moyen et à long terme. Pourquoi souhaitez-vous vendre votre entreprise ? Pour des raisons personnelles, telles que l'âge, la santé ou le désir de vous retirer des affaires, ou pour des raisons professionnelles telles que l’envie de vous lancer dans de nouveaux projets, l’absence d'un successeur adéquat ou dans le cadre d’une succession…

Il s’agit aussi de vous projeter dans l’avenir. Quel sera votre quotidien après avoir cédé votre activité ? Reprise ou création d’une entreprise, poste salarié, reconversion professionnelle, période de réflexion, retraite ? De même, la cession de votre entreprise aura un impact sur votre patrimoine et vos revenus. Il est donc très important d’anticiper l’investissement des sommes issues de la vente et vos nouvelles sources de revenus selon votre nouvelle situation.

Une fois ces points éclaircis, il est temps de préparer l'entreprise pour la transmission : révisez l’ensemble des contrats et des accords qui lient la société à ses partenaires, fournisseurs et clients, afin de vous assurer que tous les documents sont à jour et qu'il n'y a pas de clauses qui pourraient entraver votre projet.

Définir le mode de cession de votre entreprise

Le choix du mode de cession d’une affaire dépend de votre situation et de vos objectifs, avec des conséquences variables en termes financier, juridique et fiscal. Il est à noter que la cession n’est pas forcément totale et immédiate. Elle peut être progressive et/ou partielle, en vendant peu à peu ses parts ou seulement une branche d'activité, l'un des établissements…

Tout d’abord, vous devez déterminer comment vous souhaitez céder votre société : à titre gratuit (donation simple, donation-partage, succession…), à titre onéreux, à titre temporaire (location gérance), en pleine propriété ou en démembrement de propriété (nue-propriété, usufruit).

Quelques modes de cession sont plus couramment utilisés comme la vente du fonds de commerce – éléments mobiliers corporels (matériel, outillage, mobilier...) et incorporels (clientèle, nom commercial, enseigne, droit au bail, brevets, marques, licences...) –, la vente des parts sociales, la vente d'une partie de l'actif ou encore la location-gérance (ou gérance-libre).

Choisir son successeur

Se pose parallèlement la question : « À qui… ? » À qui souhaitez-vous céder votre entreprise ? À une ou plusieurs personnes, à un membre de la famille, un employé de confiance, un partenaire commercial, un investisseur... ? Quel que soit votre choix, il importe d’identifier dès la phase de pré-sélection quel est son projet, ses motivations, son expérience, ses capacités d’emprunt... Portez également attention au fait qu’il partage les valeurs de l’entreprise. La transmission d'une entreprise peut être un processus émotionnel, il est préférable de vous sentir à l'aise et d’avoir confiance.

Pour faciliter la transition avec votre équipe, vos clients, prestataires et fournisseurs, vous pouvez également accompagner le repreneur pendant quelques mois. Les modalités de cet accompagnement doivent être précisées avant la signature de l’acte de cession (durée, statut, prestation rémunérée ou pas, type de collaboration…).

Réaliser le diagnostic et fixer le prix de vente

Établir un diagnostic de votre entreprise, c’est disposer d’un état des lieux des actifs et des passifs, de la situation financière, des forces et faiblesses de l’entreprise. Cette étape incontournable a pour enjeux de mieux comprendre sa valeur, de valider ou d’invalider votre projet, d’anticiper les problèmes éventuels et de définir votre stratégie de reprise.

Le diagnostic doit notamment porter sur l’activité de votre entreprise (marché, produits, concurrents…), ses ressources (salariés, patrimoine, investissements...), sa rentabilité (chiffre d'affaires, marge brute, résultat net...), et les risques juridiques et fiscaux liés à l'entreprise.

Une fois le diagnostic réalisé, vous pouvez construire votre argumentaire pour les premières négociations et, surtout, déterminer le prix de vente.

Celui-ci doit être justifié par les résultats de votre entreprise et ses perspectives. Il peut être évalué selon différentes méthodes, par exemple :

• • la méthode de la valeur comptable, qui prend en compte la valeur nette comptable de l'entreprise,
• • la méthode de la rentabilité, avec l’évaluation du bénéfice net et du chiffre d'affaires de l'entreprise,
• • la méthode de la valeur de marché, qui analyse les transactions récentes effectuées sur des entreprises similaires.

Vous devez aussi considérer le sort de vos salariés. En effet, la transmission de votre entreprise peut entraîner des changements déterminants pour eux. Vous êtes tenu de les informer de la vente et de leurs droits, des conditions de leur reprise par l'acquéreur ou du transfert vers une autre entreprise, d’un éventuel licenciement…

Établir un calendrier de cession de votre entreprise

Nous l’avons vu, l’anticipation est la clé. Une cession insuffisamment préparée (deux à cinq ans avant dans l’idéal, voire davantage pour faire entrer au capital un ou plusieurs salariés ou pour former un apprenti si vous souhaitez lui céder votre affaire) peut nuire à une bonne transmission, voire la rendre impossible. Nombreuses sont celles qui finissent par disparaître, faute de repreneur.

Définissez un calendrier afin d’organiser les différents chantiers, depuis la préparation jusqu'à la signature de l'acte de cession. Assurez-vous que ce calendrier est réaliste et qu'il tient compte de tous les aspects de la transmission de l'entreprise et des possibles difficultés que vous pourriez rencontrer. En parallèle de ce calendrier, continuez à développer votre entreprise ; en cette période charnière, votre activité doit prouver qu’elle est rentable pour attirer des repreneurs.

Faites-vous accompagner !

En conclusion, la transmission d'une entreprise nécessite une préparation minutieuse pour optimiser ses chances de réussite. Il est donc indispensable de respecter toutes les étapes. Et de vous faire accompagner par des professionnels. Il peut s'agir d’acteurs privés, sociétés spécialisées, experts-comptables, avocats ou conseillers financiers pour les statuts, contrats, assurances, brevets…, ou publics comme les réseaux d’accompagnement des entrepreneurs : BPI France, chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers et de l’artisanat, associations, réseaux, syndicats, etc., ou votre banquier.