Fin de carrière et chômage : comment ça marche ?

Les informations contenues dans ce document sont exclusivement de nature générale et non exhaustive. Le contenu est proposé à titre informatif et ne constitue en aucun cas un conseil de la part de SG. Il ne peut se substituer au conseil personnalisé dispensé par un professionnel qui vous proposera une solution adaptée à votre situation personnelle.
Les plus de 50 ans représentent plus du quart des personnes au chômage, au nombre de 784 700 en 2024, selon France Travail. Être au chômage en fin de carrière est donc courant. Dans cette situation, on continue à cotiser pour la retraite. De plus, les allocations de retour à l’emploi (ARE) sont versées sous conditions jusqu’à l’âge de départ au taux plein (une retraite accordée sans décote). Ainsi, comment le chômage se répercute-t-il sur la retraite ? Voici un tour d’horizon afin de vous présenter les points à savoir pour prendre la bonne décision.
À retenir
- Si vous êtes au chômage en fin de carrière, vous pourrez bénéficier d’une durée d’indemnisation plus longue.
- Vos périodes de chômage vous permettent de valider des droits pour la retraite de base, tout comme pour la retraite complémentaire.
Vous êtes sénior, vous avez le droit à une durée d’indemnisation plus longue
Pour les personnes de moins de 53 ans, la durée maximale des allocations peut aller jusqu’à 1 an et demi (548 jours soit 18 mois).
Mais si vous êtes « senior », en d’autres termes si vous avez 53 ans ou plus, vous pourrez bénéficier d’une durée d’indemnisation plus longue :
- Jusqu’à 22,5 mois (685 jours) si vous avez entre 55 et 56 ans ;
- Jusqu’à 27 mois (822 jours) à partir de 57 ans ;
- Sous conditions, si vous avez ou dépassez 62 ans, vos ARE peuvent être maintenues même si vous droits sont épuisés.
C’est la date de fin de votre dernier contrat de travail qui détermine l’âge qui sera pris en compte par Pôle Emploi.
Les périodes de chômage et votre retraite
Un chômeur est considéré comme un actif. Donc, en période de chômage, vous cotisez naturellement pour vos retraites de base et complémentaire. Si vous êtes salarié du privé :
- Vous pouvez valider 4 trimestres par an pour le régime de base ;
- Une période d’indemnisation (discontinue ou non) de 50 jours de chômage valide un trimestre ;
- Vous validez des points AGIRC-ARRCO (Association générale des institutions de retraite des cadres - Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) pour le régime complémentaire ;
- Vos points seront calculés sur votre salaire journalier de référence(1) qui sert de base au calcul des ARE.
Si vous épuisez les ARE, vous pouvez continuer à valider des trimestres pour la retraite de base, à raison d’un trimestre pour 50 jours et jusqu’à 4 trimestres, dans la limite d’un an.
Il est possible d’aller jusqu’à 5 ans si vous respectez les conditions suivantes :
- Vous avez au moins 55 ans ;
- Votre période de chômage non indemnisée fait suite à votre période de chômage indemnisée ;
- Vous êtes toujours inscrit à Pôle Emploi ;
- Vous avez cotisé au moins 20 ans au régime de base.
Le montant des ARE n’est pas retenu dans le calcul de pension de la retraite.
Que se passera-t-il lorsque les droits d’indemnisation chômage seront épuisés ?
Si vos droits au chômage se terminent avant votre âge légal de retraite (entre 62 ans et 64 ans selon votre année de naissance) et que vous n’avez pas retrouvé de travail, la première année de chômage non indemnisée sera prise en compte dans le calcul de la retraite.
Et si vous avez ou dépassez 55 ans : les périodes de chômage non indemnisées seront retenues jusqu’à 5 ans et donc prises en compte dans le calcul de la retraite de base.
Mais attention : vous ne toucherez aucune allocation, et ne cotiserez pas pour la retraite complémentaire.
Pour bénéficier de ce dispositif vous devez justifier d’au moins 20 ans de cotisations quel que soit le régime de base.
Vous perdrez la validation gratuite de ces 5 années si vous retrouvez un emploi dans les années qui suivent la fin de vos droits au chômage.
En pratique
Imaginons que vous soyez au chômage avant 59 ans : vous allez connaître une période de chômage non indemnisée, étant trop jeune pour un maintien des ARE jusqu’à votre retraite. Dès lors, vous continuez bien à valider des trimestres pendant 5 ans pour votre retraite de base, mais vous ne percevrez ni allocations chômage, ni ne cotiserez pour votre retraite complémentaire.
Dans ce cas, reprendre une activité, même ponctuelle, même réduite, est un meilleur calcul, car vous percevrez encore vos indemnités et les cumulerez avec votre salaire.
Attention : vous pouvez perdre le bénéfice des carrières longues si vous validez un nombre de trimestres trop important au titre du chômage.
Bénéficier du maintien des allocations jusqu’au départ au taux plein
Vous avez atteint l’âge légal de départ à la retraite (entre 62 ans et 64 ans selon votre date de naissance) mais vous n’avez pas validé de nombre suffisant de trimestres pour le taux plein. Dans ce cas, vous bénéficierez du maintien de vos allocations chômage, même si vos 27 mois d’allocation sont épuisés.
France Travail va attendre que vous ayez atteint votre âge de taux plein, jusqu’à vos 67 ans le cas échéant. C’est-à-dire que votre retraite vous sera accordée sans décote.
Un principe qui n’a pas été remis en cause par la réforme des retraites
Ce principe du maintien des droits au chômage jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein n’a pas été remis en cause par la récente réforme des retraites de 2023.
Un décret relatif au régime d’assurance chômage précise que la prolongation des droits au chômage commence bien à 62 ans. En pratique, les chômeurs âgés de 62 ans continueront d’être indemnisés jusqu’à la retraite à taux plein et ce, même si la réforme recule progressivement l’âge légal de départ à 64 ans.
Voici les conditions à réunir pour bénéficier de ce dispositif de maintien. Vous devez :
- Être âgé de 62 ans ou plus ;
- Être indemnisé par Pôle Emploi depuis au moins un an ou avoir un an de droits au chômage ;
- Être affilié à l’assurance-chômage depuis 12 ans ;
- Avoir validé au moins 100 trimestres (25 ans) ;
- Avoir travaillé au moins 1 année continue ou 2 années discontinues au cours des 5 années précédant la fin du contrat de travail.
Attention ! Une durée d’indemnisation à la baisse si la conjoncture économique est favorable
Depuis 1e février 2023, la durée d’indemnisation des chômeurs est calculée en fonction de la conjoncture économique. C’est ce que prévoit la loi du 21 décembre 2022 portant sur des mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi et le décret d'application publié au Journal officiel du 27 janvier 2023.
Pour les demandeurs d'emploi dont la fin du contrat de travail est intervenue à compter du 01/02/2023, la durée des allocations chômage dépend de la santé du marché du travail.
- Si le marché du travail est en bonne santé (taux de chômage inférieur à 9 % + une progression inférieure à 0,8 point sur un trimestre), la durée d’indemnisation sera écourtée de 25 %.
- Si le marché du travail se dégrade, la durée d’indemnisation actuelle est maintenue.
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(1) Le salaire journalier de référence (SJR) est plafonné à 4 PASS, soit 4 X 46 368 € = 185 472 € (2024).
(2) Le propriétaire et éditeur du site SAPIENDO est la société R’FINTECH, SAS au capital de 233 200 euros, dont le numéro individuel de TVA est FR00812843894. Elle est immatriculée au RCS de Paris sous le numéro 812 843 894, son siège social étant 32 rue des Archives – 75004 Paris.